Epargne : un îlot de stabilité
Près des deux tiers (63 %) des épargnants n’envisagent pas ou peu de puiser dans leur épargne tandis que plus des trois quarts (76 %) ne modifieront rien à leur placement. L’aversion au risque reste une constante (68 %).
Altaprofits publie les résultats de la 5e édition de son Baromètre de l’épargne en France et en régions, réalisé par Ifop. Ainsi, l’épargne en France reste un îlot de stabilité qui résiste à l’inflation. Depuis trois ans, plus de 8 Français sur 10 possèdent au moins un produit d’épargne (84 %). 94 % (+ 1 point vs 2022) d’entre eux ont déclaré y avoir placé de l’argent ; concernant ces derniers, interrogés sur la meilleure façon de gérer leur épargne dans les prochains mois en cas de hausse ou de maintien de l’inflation à un niveau élevé.
Près des deux tiers (63 %) n’envisagent pas ou peu de toucher à leur épargne, pour la conserver pour des projets futurs. Tandis que 29 % prélèvent de l’argent sur leurs placements, quitte à remettre en cause certains projets, 8 % épargnent davantage pour garantir leur pouvoir d’achat dans le futur en cas de hausse continuelle des prix.
Le plus fort taux d’épargnants dans les Hauts-de-France
Les habitants de Nouvelle-Aquitaine sont les plus nombreux (70 %) à garder comme cap leurs projets futurs et ne piochent pas dans leur épargne. C’est en Normandie et dans le Grand-Est que l’on rencontre le plus grand nombre d’épargnants déclarant prélever de l’argent, quitte à remettre en cause certains projets (respectivement 37 % et 36 %). Les Hauts-de-France se distinguent avec le plus fort taux d’épargnants (14 %) ayant intensifié leur effort d’épargne pour garantir leur pouvoir d’achat dans le futur.
Plus des trois quarts (76 %) indiquent qu’ils ne changeront rien à leurs placements sans risque, quitte à ce que le rendement de leur épargne baisse. Ce sont ici surtout les 65 ans et plus qui se montrent les plus réfractaires à changer leur comportement (86 %).
Les Bretons, les Bourguignons et Francs-Comtois et les Néo-Aquitains sont 80 % à afficher leur volonté de ne rien changer à leurs placements sans risque. Les Normands (11%) sont les plus ouverts à privilégier la performance et les risques qui en découlent dans la perspective d’obtenir plus de rendement.
L’aversion au risque continue de prédominer
68 % des Français, détenant au moins un produit d’épargne, plébiscitent toujours largement les produits d’épargne sans risque à faible rendement (- 3 points vs 2022).
A l’inverse, plus un produit est risqué, moins il suscite de l’intérêt, malgré un rendement potentiel plus conséquent : seuls 17 % des épargnants privilégient des produits un peu risqués, avec un rendement espéré plus important (+ 1 point vs 2022) et à peine 5 % des produits risqués avec une chance d’obtenir un rendement important (une donnée stable par rapport à 2022).
Décorrélés de la notion de risque, on relève que les placements à caractère responsable arrivent pour la première fois à la barre de 10 % d’épargnants séduits.
En régions : les épargnants du Centre-Val-de-Loire sont les plus nombreux à privilégier les produits d’épargne sans risque avec un faible rendement (75 %, + 6 points par rapport à 2022). A l’opposé, les épargnants des Hauts-de-France sont les plus ouverts à la prise de risque : 9 % privilégient ce type de placement, portés par la perspective d’un rendement plus important.
Un effort d’épargne de plus en plus difficile
Les résultats du Baromètre 2023 de l’épargne en France et en régions viennent également souligner que si la grande majorité des Français abondent à intervalles réguliers leurs produits d’épargne (94 % des Français disposant au moins d’un produit d’épargne, + 1 point vs 2022), la conjoncture économique pèse sur leur fréquence de placement. De moins en moins d’épargnants placent de l’argent à un rythme mensuel. Ils ne sont que 39 % à le faire en 2023, c’est le niveau le plus bas depuis trois ans (42 % en 2022, 45 % en 2021). L’effort d’épargne semble s’être reporté sur un rythme plus espacé, à savoir une fois tous les deux ou trois mois, en hausse de + 3 points (21 % cette année contre 18 % l’année dernière).
En régions : les Bretons sont les plus nombreux à épargner (98 % ont placé de l’argent en 2022, dont 47 % chaque mois), suivis de près par les habitants du Centre-Val de Loire et des Pays de la Loire (97 % tous deux). Les Normands sont ceux qui ont le plus de difficultés, avec 87 % d’entre eux qui ont mis de côté, dont seulement 31 % ont pu le faire chaque mois.
Faire face aux imprévus
Le motif d’épargne pour parer aux imprévus continue à devancer les autres, mais avec une conception de l’imprévu qui évolue.
- 73 % des Français possédant un produit d’épargne (+ 1 point par rapport à 2022) déclarent épargner principalement pour pouvoir faire face à un imprévu, alors que l’épargne pour les projets n’est citée que par 44 % des épargnants.
- dans les motifs d’imprévu, l’anticipation de situations exceptionnelles, qui avait fait un bond de + 15 points post-COVID-19pour être citée par 38 % des épargnants en 2021, revient à un niveau élevé de 37 % en 2023 (après une légère accalmie en 2022, 34 %).
En régions : les Centrais sont ceux qui économisent le plus en prévision d’imprévus (84 %). Leur épargne destinée à faire face à une situation exceptionnelle a évolué à la hausse en passant de 23 % en 2020 à 44 % en 2023, soit + 21 points en quatre ans. Inversement, seuls 66 % des Auvergnats-Rhônalpins épargnent en priorité pour les imprévus.
Conséquences de l’inflation sur la valeur de l’épargne
Confrontés quotidiennement à une baisse de leur pouvoir d’achat en raison du cycle inflationniste, 45 % des Français ayant un produit d’épargne ont pourtant du mal à appréhender ses conséquences sur la valeur de leur épargne. Dans le détail : 15 % pensent que l’impact est positif et que leur épargne prend de la valeur ; 18 % estiment qu’il n’y a aucun impact sur leur épargne ; 12 % ne savent pas.
En régions : c’est dans les Pays de la Loire que les effets de l’inflation sont les moins bien perçus, puisque 59 % des Ligériens n’ont pas conscience du risque pour la valeur de leur épargne. Dans le détail, 16 % pensent que l’impact est positif, 23 % pour lesquels elle n’a aucun impact et 20 % ne savent pas.
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