Vincent Priou (Dôm Finance) : « être contrariant quand il le faut »
Le président de Dôm Finance nous affiche son optimisme sur les marchés pour l’année 2021 et ses ambitions de développement, en particulier auprès des cabinets de CGP.
Profession CGP : Comment se comporte votre gestion actuellement ?
Vincent Priou : Chez Dôm Finance, nous avons la particularité de surperformer nos indices de référence lorsque la volatilité est forte et qu’il faut prendre des virages serrés. Autrement dit, nous savons être contrariant quand il le faut et ce principe de gestion est appliqué à l’ensemble de nos portefeuilles. Cette stratégie s’appuie sur une étude que nous avions menée en 2015 sur les chocs de marché qui a révélée qu’après des baisses de plus de 5,5 % (sell off ou journée de capitulation), les marchés remontaient fortement dans 87 % des cas. La période récente a été plutôt hachée et donc porteuse pour nous, avec cinq « sell off »en 2020, période inédite sur les marchés financiers
En revanche, lorsque les marchés sont bien valorisés, nous préférons, sur l’ensemble de notre gestion mixte, arbitrer nos actifs risqués pour nous re positionner sur de l’obligataire à court terme.
Dès lors, l’an passé nous avons repris du risque – toujours de qualité - dans nos portefeuilles. Par exemple, nous avons cédé nos positions sur des obligations à court terme pour capter un surcroît de rendement sur des titres à maturité plus longue sur des émissions comme Airbus, Eurofins ou LVMH par exemple. Sur notre fonds obligataire Alcis Alpha Obligations Credit, la maturité des lignes en portefeuille a été augmentée, ce qui nous a permis de délivrer une performance de +7,21 % en 2020. Aujourd’hui, Il existe encore de la valeur à capter sur des obligations corporate entre 5 et 20 ans et si le resserrement des spreads atteint notre objectif, une performance supérieure à 5 % est envisageable rapidement. En Avril 2020, en pleine crise des marchés, nous avons transformé un fonds obligataire High Yield en un fonds Buy & Hold à maturité 2025 et ainsi pu capter une prime de risque intéressante sur la période à venir. Placeuro Euro High Yield se compose d’une centaine de lignes équipondérées, principalement notées BB+ avec un taux de rendement à l’achat de 4,5 %. La performance financière sur les 10 premiers mois de gestion a atteint 8.5 % nette de frais.
2021 sera l’année de la reprise, mais très volatile. La croissance mondiale devrait être au rendez-vous tandis que le contexte de taux bas pour encore longtemps favorise les marchés actions. Dôm Reflex, notre fonds qui vise à profiter des journées extrêmes de capitulation des marchés pour prendre position puis de les écrêter,devrait profiter du regain de volatilité. De son côté, notre fonds mixte ESK Exclusif devrait profiter du contexte de marché actuel alors qu’il a pu maintenir son objectif de performance de 4 % nette annuelle sur les 5 dernières années.
Un mot sur la performance de vos mandats, notamment distribués via Magnacarta ?
Nos mandats en gestion pilotée ont bien performé l’an passé. Gérés en multigestion avec huit fonds équipondérés, nos 3 profils de gestion mettent en œuvre notre stratégie de gestion avec l’application de notre expertise en finance comportementale. Notre offre de service permet au CGP d’accéder à un reporting très détaillé, en marque blanche, et à une sélection de gérants réservée jusqu’ici aux grands investisseurs.
Notre mandat « Everest », le plus offensif , a délivré une performance de +5,88 % en 2020 (+23,27 % en 2019 et -0,78 % en 2018) avec des investissements via des fonds comme Lazard Convertibles, Amplegest Pricing Power, Comgest Nouvelle Asie, ou encore notre fonds Placeuro Gold Mines.
Les autres mandats ont délivré une performance de +3,59 % pour Mont Blanc (profil équilibré) et 4,10 % pour Mont-Fort (notre profil patrimonial).
La collecte est au rendez-vous depuis 1 an sur les solutions d’investissement accessibles chez Swiss Life, Cardif, Afi-Esca France et Lux et Vie Plus sur le contrat Habéo Patrimoine.
Un mot sur vos encours et vos perspectives de développement ?
L’année dernière , nous avons collecté 350 millions d’euros nets, grâce notamment à une communication sur mesure avec nos clients. Désormais, nos encours s’élèvent à 2,2 milliards d’euros, à ce jour.
Notre objectif est d’atteindre les 5 milliards d’euros d’ici 5 ans, grâce à notre développement organique fort et quelques dossiers de croissance externe. Nous étudions deux dossiers actuellement sur des classes d’actifs complémentaires.
Nos encours provenant à 97 % de la clientèle institutionnelle, notre développement organique reposera aussi sur la clientèle retail via divers canaux, notamment Afi Esca Patrimoine, et Magnacarta.
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