L’assurance-vie à l’heure de la présidentielle
Les candidats à la présidentielle ont passé leur Grand Oral aux Assises de l’Afer. Au programme : fiscalité de l’assurance-vie et des successions. Le point sur les propositions des candidats.
Près de 2000 adhérents étaient présents lundi à la salle Pleyel pour les Assises de l’Association française d’épargne et de retraite (Afer), retransmise également en streaming dans toute la France.
Créé à l’initiative du président de l’Afer, Gérard Bekerman, cet événement réunit tous les ans les décideurs politiques et les personnalités économiques influentes, pour des débats et échanges constructifs. Cette année, élection présidentielle oblige, les principaux candidats étaient représentés aux Assises, où ils ont exposé les grandes lignes de la politique de l’épargne qu’ils mettraient en place s’ils étaient élus.
Les représentants d’Emmanuel Macron (Laurent Saint-Martin, député, rapporteur général de la commission des finances), de Valérie Pécresse (Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France), de Marine Le Pen (Philippe N’Guyen) et d’Eric Zemmour (Vijay Monany) se sont engagés à ne pas remettre en cause la spécificité du contrat d’assurance-vie. Emmanuel Macron et Valérie Pécresse entendent ne jamais intégrer l’assurance-vie à la dévolution successorale.
Alors que la fiscalité des successions s’est imposée comme un thème majeur de la campagne, Laurent Saint-Martin, Xavier Bertrand, Philippe N’Guyen et Vijay Monany ont promis de pas augmenter la taxation des héritages, annonçant même des allègements, notamment pour les succession populaires et moyennes, et pour certains d’entre eux de nouvelles exonérations pour les donations. A l’inverse, les représentants de Jean-Luc Mélenchon (Hadrien Toucel) et de Yannick Jadot (Guillaume Duval) ont prévenu que leurs candidats imposeraient davantage les héritages dépassant 120 000 € pour l’un et 200 000 € pour l’autre.
Pour renforcer la confiance, Laurent Saint-Martin a annoncé que la stabilité fiscale serait une priorité d’Emmanuel Macron, quand Xavier Bertrand a affirmé vouloir introduire le principe de non-rétroactivité des règles fiscales dans la Constitution. Philippe N’Guyen et Vijay Monany entendent créer de nouvelles opportunités d’investissement pour les épargnants : un fonds souverain pour le représentant Marine Le Pen, un livret innovation défiscalisé pour celui d’Eric Zemmour.
Gérard Bekerman a appelé les candidats à protéger ce trésor national qu’est l’assurance-vie : « L’assurance-vie est un contrat d’épargne citoyen. Ses 1876 milliards d’euros d’encours, détenus par 18 millions de Français issus de toutes les catégories socio-professionnelles, financent les services publics, la transition écologique et la croissance de notre économie. Libérons l’assurance vie, respectons les spécificités qui ont fait son succès, plutôt que de la réprimer fiscalement. »
Et de se faire force de proposition : « Dans cette campagne, l’Afer n’a qu’un seul candidat, l’épargnant. Pour rétablir la confiance entre les gouvernants et ce dernier, nous faisons trois propositions : introduire un article 1er du code général des impôts qui viendrait rappeler l’application de la règle fiscale doit faire prévaloir l’intérêt légitime des contribuables, prendre des mesures fortes pour garantir la sécurité et les rendements des fonds en euros, et s’engager à respecter la nature juridique du contrat d’assurance-vie. »
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